Après Sciences Po, où elle s'est sentie marginalisée, Fatima Ouassak est devenue consultante en politiques publiques, travaillant sur des projets liés aux quartiers populaires, à la réussite éducative et aux politiques urbaines. Cette expérience lui a permis de voir de près les mécanismes de discrimination et de racisme structurel. Son engagement militant est né de cette observation, soulignant le lien entre son travail et sa lutte contre l'injustice. À la Commission nationale du débat public, elle a souvent été confrontée à des résistances en raison de ses identités de femme arabe et musulmane, malgré son rôle de représentante de la neutralité de l'État.
Fatima Ouassak explore également la différence entre littérature et essais politiques. Elle utilise la fiction pour transmettre des idées de manière subtile et efficace, contrairement aux essais qui visent souvent un public déjà convaincu. Elle compare cela au cinéma de Jordan Peele, qui utilise la fiction pour aborder des questions raciales de manière indirecte mais percutante.
Fatima Ouassak insiste sur l'importance de la littérature pour le développement personnel et identitaire des jeunes, déplorant la présence accrue des écrans dans les espaces de lecture comme les médiathèques. Elle souligne la nécessité pour les parents d'encourager la lecture chez leurs enfants, et elle recommande des livres comme "Klara et le soleil" de Kazuo Ishiguro, qui explore le rôle de l'intelligence artificielle.
Enfin, Ouassak conclut sur l'importance de la littérature pour offrir un accès à la beauté, au soin et à l'identification, affirmant que priver les minorités de cet accès revient à leur refuser un moyen essentiel de représentation et d'épanouissement.