RENCONTRE AVEC KAYLIA NÉMOUR

Par redaction

30/08/2024

Kaylia Nemour, jeune gymnaste de 17 ans, s'est imposée comme une figure montante de la gymnastique artistique. Depuis ses débuts à l'âge de 4 ans, Kaylia a fait preuve d'une détermination sans faille et d'un talent exceptionnel, l'amenant à briller sur la scène internationale. Cet été 2024, lors des Jeux Olympiques, elle est devenue la première Africaine à remporter une médaille d'or dans sa discipline, un exploit historique qui marque un tournant pour la gymnastique africaine et pour le sport féminin sur le continent. Cette victoire ne représente pas seulement l'aboutissement d'années de travail acharné et de sacrifices personnels, mais elle est également porteuse d'un immense espoir pour les futures générations de jeunes athlètes africains. Kaylia incarne aujourd'hui un modèle de persévérance et d'inspiration, prouvant que les rêves les plus ambitieux peuvent devenir réalité avec passion et dévouement.

Est-ce que tu peux nous raconter tes débuts dans la gymnastique ? Comment ça a commencé pour toi ?


C'est ma grande sœur qui en faisait déjà, donc ma mère a décidé de m'inscrire aussi, et j'ai continué jusqu'à maintenant. J'ai tout de suite accroché.


À partir de quel moment c'est devenu quelque chose de professionnel ?


J'ai commencé la gymnastique de haut niveau à l'âge de 10 ans avec mes premiers championnats de France Élite, mais ma carrière a vraiment commencé à devenir sérieuse, je dirais, début 2022.


Comment te prépares-tu pour un championnat ou une compétition au quotidien, en dehors des Jeux Olympiques ?


Ça change un peu selon les compétitions, mais sur la dernière ligne droite avant les compétitions, je répète énormément les mêmes éléments et les mêmes mouvements pour qu'ils soient le plus parfaits possible le jour J.

À partir de quel moment as-tu su que tu participais aux JO et comment as-tu accueilli cette nouvelle ?

C'était aux championnats du monde en 2023 où j'ai réussi à obtenir mon ticket pour les Jeux. Je n'arrivais pas à croire que j'allais enfin participer aux Jeux Olympiques après toutes ces années et que mon rêve de petite fille allait se réaliser.

Et comment te prépares-tu pour les JO ? Est-ce que c'est différent des autres compétitions ?

Oui, c'est quand même un entraînement différent parce que c'est vraiment les Jeux Olympiques, on entre dans la préparation olympique. C'est plus dur, plus rigoureux, il y a plus de précision. C'est un entraînement plus intense.

Comment ça se passe pour toi aux JO, du premier jour jusqu'à la finale ?

J'étais très stressée, surtout au début. Une fois les qualifications passées, j'étais un peu plus rassurée. Ensuite, pendant le concours général, il y avait toujours du stress, de la pression, mais j'étais assez confiante sur mes agrès. Le jour de la finale aux barres, j'étais très stressée, mais je me suis concentrée et j'ai réussi à bien exécuter mon mouvement.

Comment fais-tu pour gérer ton métier, le sport, et ta vie privée, surtout à ton âge ?

Depuis toute petite, je suis habituée à passer beaucoup de temps en salle de gym et à ne pas avoir beaucoup de temps pour moi. Donc, les sorties, etc., je n'ai pas vraiment le temps, mais j'essaie toujours de trouver un petit moment le samedi ou entre deux cours. J'aime bien lire, aller au cinéma avec ma famille, faire du shopping... C'est comme ça que je trouve un équilibre.

Comment se déroule ta journée de compétition ?


La veille, j'ai du mal à m'endormir. Je stresse beaucoup, surtout pour les Jeux, un peu plus que pour les autres compétitions. Le matin, je me réveille, je prends mon petit-déjeuner, puis je fais un réveil musculaire dans la salle de fitness du village olympique ou je vais à l'entraînement. Ensuite, je retourne au village, je mange, je me repose, et puis c'est l'heure de la compétition.

Quand tu as été qualifiée pour la finale et que tu as remporté cette médaille, quel sentiment as-tu ressenti ?



C'était incroyable de me dire que j'avais enfin réalisé ce que j'avais toujours imaginé. J'ai encore du mal à y croire.


Est-ce que cette médaille change quelque chose pour toi ?


Oui, c'est fou, c'est incroyable. Pour moi, cette médaille, c'est plus qu'une médaille d'or. Elle représente tout ce que j'ai traversé, les sacrifices et le travail de toutes ces années. C'est juste fou.


Comment s'est passée la suite après ta victoire ?


Après la compétition, j'ai dû faire un test antidopage, puis j'ai attendu l'appel du président de la République d'Algérie. Ensuite, il était déjà 22h30, alors nous sommes allés dîner, et je suis rentrée me coucher. Nous attendons de célébrer cela avec tous nos amis et notre famille quand je rentrerai à Alger.

Les Jeux sont finis, quelle est la prochaine étape pour toi ?

Maintenant, c'est du repos, car j'en ai vraiment besoin, comme tout le monde après les Jeux. Ensuite, je vais reprendre l'entraînement et participer aux compétitions de mon club, puis aux compétitions internationales. Sur le long terme, mon objectif est de participer aux Jeux de 2028.

Y a-t-il des athlètes que tu admires et qui t'inspirent ?

Oui, j'ai eu l'opportunité de concourir dans le même groupe que Simone Biles, Rebecca Andrade, et l'Italienne Alice D'Amato. C'était stressant de concourir avec toutes ces grandes gymnastes, mais j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir.

As-tu des objectifs futurs ?

J'ai atteint mon plus grand objectif jusqu'à présent, mais il est encore un peu tôt pour définir mes prochains objectifs. Je vais d'abord reprendre l'entraînement et on verra ce qui vient ensuite. Mais c'est sûr, j'aimerais encore obtenir de bons résultats dans les grandes compétitions, comme les championnats du monde, les Coupes du monde, et les prochains Jeux Olympiques.